Lisanne Labbe


DNA Design, 2020 - 2021


« Mon écrit de 3e année portait sur le changement d’état de conscience dans le quotidien et dans l’art ; mettant l’accent sur les modifications psychologiques résultant des changements opérés sur nos sens et /ou notre psychisme. Marcel Proust dans son livre, Du côté de chez Swann, en dévoile une expérience, à un moment inattendu dans son quotidien, avec « la madeleine » ; le réel le renvoyant au souvenir et courbant le temps. La poétique de l’espace de Gaston Bachelard montre les voyages vers l’imaginaire que le réel peut offrir, comme dans un lieu familier, la maison. Avec Mukha Anvers et Phosphènes, bousculant nos sens, Ann Veronica Janssens nous offre ces moments où l’on échappe au temps et à l’espace grâce à l’art.

 À travers mes réalisations, en accentuant les portes vers l’imaginaire, je souhaite explorer les passages d’un état psychologique à un autre. Il m’importe de faire vivre au spectateur un moment intense : activer ses sens, ses émotions, ses sensations, son psychisme… Intensifier le présent. Je tiens à intégrer le spectateur et le corps afin qu’il soit acteur dans / avec mes réalisations. Je crée des objets devant être actionnés par le corps et utilisés dans l’espace.

  J’aspire à revisiter la perception que nous avons de notre environnement, la manière dont on se place et appréhende celui-ci. Je crée aussi des formes qui provoquent une abstraction, une déformation du réel qui l’étire, nous poussant dans une perte de repères.

  Je souhaite interroger notre façon de voir les espaces, notre environnement, leurs limites, l’architecture au quotidien. Animée par une inquiétude de l’écologie je m’intéresse à repenser notre façon de vivre, de partager des espaces communs en mutualisant nos moyens… comme le projet de revalorisation et de tri des « déchets » au sein de l’ESAAA. »