Lara-Lisa Coppola


DNSEP Art, 2022 - 2023


  • Mention

« La peinture à l’huile est la pratique principale qui j’ai développée pendant mon parcours en DNSEP.

Avant de commencer un travail, je cherche des éléments de composition dans ma galerie de photos et je choisis mon support en fonction des sujets représentés. Je peins sur des draps, du bois et de la toile sans châssis afin de jouer avec la fluidité et la liberté du tissu lors de l’accrochage.

Les personnes que je représente sont mes ami·x·es issu·x·es d’une classe sociale populaire, dont certain·x·es s’identifient avec les milieux queer et expriment leur hyperféminité comme moyen d’empouvoirement. J’étire leurs traits corporels issus du ‘code féminin’ : ongles longs, cheveux longs, talons. Je partage leur réappropriation d’une féminité stigmatisée et fétichisée, de points de vue situés : c’est-à-dire du mien et du leur.

À travers mes peintures et mes installations, je reprends aussi des codes, des éléments de croyance et de superstition de ma culture italienne. Ce sont des éléments chargés de symbolique qui existent comme un moyen de s’armer et de conjurer le mauvais sort.

J’utilise les motifs en étoile, en cœur, en perle, en diamant provenant de l’esthétique des années 2000, époque dans laquelle j’ai grandi et qui revient aussi beaucoup à la mode sur les réseaux sociaux. Ces motifs qui ont été dépréciés et considérés comme superficiels m’aident à composer l’espace. Les perles sont comme des touches de peinture ; je partage également mes clous de strass afin de créer un cadre.

Je me suis intéressée à l’ornementation ainsi qu’aux bijoux, après un legs de parures de ma mère. On en retrouve un exemple avec des bijoux moulés en étain : certains avaient de la valeur et d’autres pas du tout. J’ai eu la volonté de les utiliser et de les mouler comme un moyen de les désacraliser et de me les réapproprier.

Dans mes dernières peintures je me détache de la vraisemblance à la photographie ; je suggère des espaces picturaux et je cherche à ce que mes fonds soient suggestifs. Je peins les traits de construction que j’aurais dissimulé dans les travaux précédents, pour créer du mouvement.

Je vise à me rapprocher de l’abstraction dans la figuration afin que le regard puisse projeter d’autres images. »


Crédits photos : Philippe Thaize