Cléa Martin


DNA Design, 2021 - 2022


« Mon travail à l’ESAAA depuis deux ans parle d’une expérience désillusionnée en maraîchage. Un grand besoin d’écrire et de faire découlera de ce labeur. Le légume devient une arme. Entre humour et revendications, mon travail est politisé, du moins engagé. Il se matérialise en magazines, installations, sculptures, céramiques, dessins et vidéos.

Dérangeant et rangé − j’ai tenté une installation dans deux salles. La première est une petite pièce vitrée comme vitrine (vitrine est le féminin de vitré. On peut dire par exemple < elle est complètement vitrine celle-là >). Dans celle-ci, l’esthétique vient du magasin, dernier maillon de la chaîne agricole. Un soupçon de narration, de science-fiction : un frigo dans lequel un personnage prend le soleil, entouré de figurines protectrices aux allures religieuses. Un oiseau niché dans une cagette en céramique. Une île semi-paradisiaque en flaques de plastique, dans un congélateur. Des films projetés dans un cercle de rideaux. Un personnage arborant sont gros doigt d’honneur vit dans une fraise. La moindre petite céramique ou morceau de plastique est protégé dans un corps, une coquille, un ventre. Une sorte de mise en abyme perpétuelle, c’est comme ça que les éléments dans mon travail se répondent, se font des clins d’œil et se tirent la langue. »