Aïko Vrolant
DNA Art, 2022 - 2023
- Mention
« Dans ma pratique, je questionne notre rapport au corps à travers ses transformations et déformations. Peintures, performances, chorégraphies ou dispositifs spatiaux sont mes outils de prédilection pour créer des situations de contrainte, voire même de violence, déformant la peau et les muscles, activant la sensibilité et la vulnérabilité de nos surfaces intimes. Le corps est poussé dans ses limites. L’image de soi est bousculée.
En ce sens, je m’intéresse à la chirurgie plastique et observe comment elle se confond avec le geste plastique en peinture. Le pinceau, tel un scalpel, perce et transforme la matière-chair par la touche picturale. L’ajout et le retrait de matière, ‘l’ajustement’ des couleurs sur peau, sur toile, rhinoplasties, implants dans les pommettes, blépharoplasties (paupières), injections d’acide hyaluronique… À travers mes expériences, toutes ces opérations sont poussées à l’extrême, faisant parfois basculer le corps dans le non-humain ou dans le monstrueux.
L’exagération et la déformation convoquent clichés et stéréotypes. Dans mes peintures, je détourne les codes visuels de la publicité ou d’imageries populaires. Les portraits de personnages deviennent caricaturaux, suggérant leur appartenance à un groupe social particulier… Ainsi, touches après retouches, je recherche ‘l’étrangeté familière’ ou ‘l’horreur commune’.»
Crédits photo : Aïko Vrolant et Philippe Thaize