Recherche : Journée d’études / TechnoLOWgy
le mardi
(horaires à venir)
L’Université Savoie Mont Blanc, 27 rue Marcoz 73000 Chambéry
- Journée d’études de l’Unité de Recherche de l’ESAAA, organisée en partenariat avec l’Université Savoie Mont Blanc (USMB) à Chambéry, dans le cadre du projet de recherche « Re/Generative Performance. Somapolitique du commun ».
- Coordination : Carole Brandon, Kristell Blache-Comte et David Zerbib
Argument
Depuis l’avènement d’Internet, les technologies numériques recomposent nos environnements de vie à une échelle globale comme à l’échelle de nos corps, s’immisçant dans tous les espaces de la société. Elles fragmentent l’expérience et pénètrent nos existences, jusqu’aux sphères les plus intimes.
Face à cette sorte de submersion et de métabolisation, les artistes créent des zones d’autonomie, en détournant, déconstruisant, ou rendant visibles les opérations technologiques, leurs fonctionnements, leurs modes de production et les mécanismes de domination qu’elles peuvent impliquer. L’intelligence artificielle, en particulier – prophétisée par certain·x·es scientifiques comme la plus remarquable mais possiblement l’ultime invention de l’Humanité – représente sans doute le dispositif le plus étrange et en même temps le plus insidieusement proche, lové dans les processus techniques qui président désormais à nos échanges, nos paroles, nos perceptions, nos raisonnements, nos goûts, nos affects, nos opinions et nos décisions, entretenues par les algorithmes. Quels peuvent être les paramètres de ces zones d’autonomie esthétique que les œuvres sont susceptibles de créer, mettant en question les critères d’efficacité de la technique, redonnant une place au corps, à l’expérience située, à travers d’autres usages, d’autres rapports au temps et à l’espace ? Comment repenser nos relations sensorielles et sensitives à nos environnements médiatiques et sous quelles conditions l’usage des technologies peut-il avoir un rôle paradoxal à jouer dans la résistance à la course vers l’artificialisation et la virtualisation du monde ?
Avec les chercheur·x·ses et artistes invité·x·es à cette journée d’études, nous souhaitons aborder la technologie dans son plus simple appareil. Il s’agira de diminuer la pression de la « tech » d’introduire, entre tekhnè et logos, un principe de réalité sensible qui resitue le langage et la pensée de la technique dans une écologie humaine et terrestre : une technologie d’en bas ou, pour jouer dans la langue même de la Silicon Valley, une techno – low – logy, une technolowgy. Technologie low, au sens artisanal, au sens d’une économie pauvre, d’une échelle communautaire, de gestes critiques et de hacks poétiques.
A travers des performances, expériences, projections de films, présentations et ateliers, cette journée d’études est conçue comme un processus de partage d’expérimentations pratiques et de réflexions théoriques nourries par les œuvres.
Intervenant·x·es
- Sylvie Boisseau et Frank Westermeyer – vidéastes
- Heiko Buchholz – metteur en scène
- Jonathan O’Hear – programmeur, artiste, cofondateur de l’IA communautaire chimere.ai
- Jordan Emery – chercheur queer
Programme
Information à venir prochainement.
Re/generative Performance – somapolitique du commun
Re/generative Performance – somapolitique du commun est un projet de recherche lancé en 2024 pour deux années, par la question suivante : comment les pratiques de performance collective peuvent-elles donner à repenser et régénérer les conditions esthétiques et politiques du commun ?
Son terrain d’investigation se situe au carrefour des arts visuels et des arts vivants, là où la performance donne à percevoir les dimensions gestuelles et somatiques de l’agir collectif. C’est le lieu d’une interrogation sur la somapolitique du commun dans la performance collective.
Deux axes thématiques structurent ce programme : d’une part le problème technologique qui dissocie corps et présence, mais aussi corps et intelligence à travers les progrès de l’Intelligence Artificielle ; d’autre part le problème écologique qui oblige à redéfinir les frontières du corps et ses relations à la vie et à la matérialité non humaine.
Pour affronter ces problèmes, seront produites des expérimentations artistiques visant en particulier à éprouver les limites de l’IA générative dans des formats de scripts de performances collectives, ou à explorer les décentrements régénératifs suscités par la perspective écoféministe.
Les expérimentations et la réflexion théorique menées s’appuient sur des partenariats solides avec Bonlieu Scène Nationale à Annecy, ainsi qu’avec Le Générateur à Gentilly, l’ABAQ en Italie et l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Le programme de recherche « Re-generative Performance – somapolitique du commun » bénéficie du soutien du dispositif Radar du ministère de la Culture.
