International & recherche / ARC Performance : Workshop « Geste collectif et dramaturgie de la présence »
du lundi
au mardi
ESAAA (bât. F) – salle de cours Nord : 50, rue des Marquisats, 74000 Annecy

Ce workshop international réunit à l’ESAAA, autour de l’artiste performeuse canadienne Julie Andrée T., les étudiant·x·es de l’ARC Performance et celles·ceux du cours Techniche performative de l’Académie des beaux-arts de L’Aquila (ABAQ, Italie), avec la participation des enseignants David Zerbib (ESAAA) et Gianni Moretti (ABAQ). Proposée dans le cadre du projet de recherche Re/generative Performance – somapolitique du commun mené par l’ESAAA en partenariat avec l’ABAQ, cette rencontre vise à faire travailler les étudiant·x·es sur les questions du geste et de la présence dans le cadre d’une performance collective.
Comment l’espace de la performance est-il activé par la seule présence de la performeur·x·euse ? Comment ce point de départ conditionne-t-il la portée des gestes appelés à s’accomplir ? Et comment ces réglages sont-ils déterminés dans le cas d’une performance collective, quand aucune forme commune n’est préalablement écrite ? Dans quelles dispositions chaque performeur·x·euse doit se trouver pour tenir à la fois l’intensité et la singularité du geste individuel et la consistance d’un mouvement collectif ?
Julie Andrée T. – biographie
Artiste chercheuse, Julie Andrée T. situe le corps et l’espace au cœur de son travail. Comme une utopie, le corps est ce lieu où se perdent et se reconstituent les identités, et pour cette raison il est à ses yeux le seul médium qui permet de fonder un langage commun, facilitant la compréhension de ce que nous faisons et ce que nous sommes. Ses installations et ses performances ont été montrées au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Asie et en Europe. Elle a collaboré avec de nombreux·ses artistes chorégraphes, comme Benoît Lachambre ou Xavier Leroy. Intéressée par la question du collectif et de l’auto-organisation du travail de l’art, elle a été co-directrice artistique du collectif PONI à Bruxelles et membre du comité d’Inter/Lieu, centre d’art auto-géré consacré à la performance dans la ville de Québec. Elle a également collaboré intensivement au sein du célèbre groupe d’art-performance Black Market International.
Engagée dans l’enseignement et la recherche, Julie Andrée T. a travaillé de 2008 à 2011 à la School of Museum of Fine Arts de Boston comme professeure invitée en art performance, et enseigne comme chargée de cours à l’Unité d’enseignement den arts de l’UQAC (Université de Québec à Chicoutimi, Canada). Membre du groupe de recherche CÉLAT et Doctorante en Études et Pratiques des arts de l’UQAM (Université du Québec à Montréal, Canada), Julie Andrée T. est titulaire depuis 2023 des bourses du CRSH et du FRQSC pour son projet de recherche « Esthétique du dépaysage ou la défaillance du paysage ».
Re/generative Performance – somapolitique du commun
Re/generative Performance – somapolitique du commun est un projet de recherche lancé en 2024 pour deux années, par la question suivante : comment les pratiques de performance collective peuvent-elles donner à repenser et régénérer les conditions esthétiques et politiques du commun ?
Son terrain d’investigation se situe au carrefour des arts visuels et des arts vivants, là où la performance donne à percevoir les dimensions gestuelles et somatiques de l’agir collectif. C’est le lieu d’une interrogation sur la somapolitique du commun dans la performance collective.
Deux axes thématiques structurent ce programme : d’une part le problème technologique qui dissocie corps et présence, mais aussi corps et intelligence à travers les progrès de l’Intelligence Artificielle ; d’autre part le problème écologique qui oblige à redéfinir les frontières du corps et ses relations à la vie et à la matérialité non humaine.
Pour affronter ces problèmes, seront produites des expérimentations artistiques visant en particulier à éprouver les limites de l’IA générative dans des formats de scripts de performances collectives, ou à explorer les décentrements régénératifs suscités par la perspective écoféministe.
Les expérimentations et la réflexion théorique menées s’appuient sur des partenariats solides avec Bonlieu Scène Nationale à Annecy, ainsi qu’avec Le Générateur à Gentilly, l’ABAQ en Italie et l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
L’ARC Performance
Alliant la théorie à la pratique, les ARC (Ateliers de recherche et de création) sont des capsules d’enseignements transversaux et communes aux sections art et design. Ils constituent également pour les étudiant∙x∙es une première approche de la recherche en art et en design telle que pensée à l’ESAAA.
L’ARC Performance vise à questionner et expérimenter les pratiques de performance au croisement du champ des arts visuels et des arts vivants. En compagnie d’artistes invité·x∙es, les étudiant·x∙es explorent un aspect particulier des pratiques pouvant être qualifiées de performance en un sens large. Il est question de comprendre les manières d’être présent∙x∙e, d’engager le corps, de produire une scène, d’activer une situation, de faire circuler l’attention et la relation, de travailler l’expressivité ou la dimension mécanique d’un geste, afin d’observer comment, dans chaque cas, se produisent des transformations de la situation.
Le programme de recherche « Re-generative Performance – somapolitique du commun » bénéficie du soutien du dispositif Radar du ministère de la Culture.
Image : Julie-Andrée T. – « Nature morte », performance dans le cadre de l’exposition « Dans un monde post : Un événement post-punk », Montréal, 2014. Crédits : Stella Perdu
