Participation de jeunes diplômé·es et d’étudiant·es de l’ESAAA à la Nuit du droit

le lundi – 19h30-22h30
Palais de justice, 52 rue Sommelier, 74000 Annecy



Dans le cadre de la Nuit du droit, le Tribunal judiciaire d’Annecy accueille les travaux de plusieurs jeunes diplômé·es de l’ESAAA et d’étudiant·es de 2e année Art, en lien avec la thématique « Rendre la justice : Symboles et rituels ».


Invitation aux jeunes artistes diplômé·es de l’ESAAA


Les symboles et les rituels sont très présents dans la création contemporaine et les œuvres présentées ce soir au Palais de Justice en sont des manifestations diverses et singulières.

En s’inscrivant dans l’architecture où est rendue la justice, ces œuvres se mettent alors à attirer l’attention sur les symboles et les rituels de ce lieu : elles nous invitent en la circonstance à apprécier la forte codification des différents espaces du Palais, depuis l’extérieur du bâtiment monumental, en passant par la réception et ses étapes de contrôle d’identité, ses écrans d’information omniprésents, la salle des pas perdus où une grande variété de destins se croisent, jusqu’aux salles d’audience.


Les propositions artistiques


À l’extérieur du Palais


Alissa Chabchoub, Laisser passer / Point virgule, 2021
Performance, sculpture (passeports en céramique) – entre 19h30 et 20h

Sur le parvis du Palais de Justice, là où chaque personne qui se rend au tribunal se prépare à décliner son identité, l’artiste dispose de nombreuses répliques de passeports réalisés manuellement en céramique… Puis s’épuise à les frotter, encore et encore, avec un geste qui renvoie à la fois au nettoyage et à l’effacement.

Chloé Devanne Langlais, La Révolution, 2019 (version adaptée)
Installation sculpturale, matériaux divers, vidéo

Cette installation nous apparaît comme un bivouac à l’abri du palais. Une vidéo, diffusée discrètement sur un smartphone donne à voir des personnages qu’a priori tout oppose : policiers, drag queen, dealer, filmés dans des moments de préparation rituelle avant d’endosser leur rôle.


Dans le hall d’accueil – RDC


Léa Nugue, W.I.C.T, 2021
Vidéo, son, 5min, en boucle

Située à proximité de la réception, là où le téléphone sonne toute la journée, W.I.C.T est une entité hybride entre technologie et spiritualité. Elle fait écho aux premières « demoiselles du téléphone » qui établissaient les communications.


Dans la salle des pas perdus – 1er étage


Leïla Ory, Elles, 2020
Installation, vidéo, 3min19sec en boucle, moto, son

Un engin à deux roues s’est garé dans la salle des pas perdus. Cette situation incongrue met en scène un rituel de séduction entre une machine et sa pilote…

Marie Boudet et Pauline Maignan, Antenne, 2021
Vidéo sur trois écrans, 16min20sec en boucle, son

Antenne est une fable mythologique qui recompose des traditions et des symboles anciens, tout en étant imprégnée de science-fiction et d’éco-féminisme. Deux créatures costumées parcourent un paysage et vont assister à une naissance. Ces vies sont des énigmes, laissées en suspens dans la salle des pas perdus.


Au balcon de la salle des pas perdus


Côme Ferrasse, Mes pièces justificatives, 2021 (version adaptée)
Performance, tissu, broderie – entre 19h45 et 20h

L’artiste déploie des éléments fabriqués à la main en tissu reproduisant sa signature, devenue une forme molle et méconnaissable, ainsi qu’un extrait de son casier judiciaire vierge brodé.


Salle d’audience B – 1er étage


Les étudiant·es de 2e année Art de l’ESAAA investissent la salle d’audience B du Palais, dialoguent avec le lieu, détournent les formes et les ustensiles du rituel qu’est la Justice. Leur intervention a lieu dans le cadre d’un workshop avec Stéphanie Cherpin, artiste et enseignante à l’ESAAA.


Salle d’audience C – 1er étage, à partir de 21h15


Élodie Colliard, Cafard n’a homme, 2018
Crayon et feutres sur papier

Dans le dos des juges, cette fresque minutieuse décrit, non sans humour, des scènes qui vont à l’encontre des principes juridiques et moraux. Elle met en scène des humains et des animaux qui s’entretuent. Ils sont à la fois les bourreaux et les victimes d’une grande folie collective. Il convient à chacun de contempler cette scène depuis le pupitre du témoin ou sur l’estrade où le jugement est rendu.

Nicolas Quiriconi, Ultima Strinta, 2021
Vidéo, 11min7sec, son

Tourné dans un village Corse, cette fable annonce le retour de la tradition du carnaval. La fonction de chaque personnage est définie par son costume, ses attributs symboliques et sa gestuelle. Si leur sens nous échappe, chaque rôle, chaque action est strictement hiérarchisée et ritualisée, à l’exemple de ce qui se joue d’ordinaire dans le tribunal.

Lionel Roux, Sans titre, 2021
Sculptures, céramique et matériaux divers

L’artiste expose des objets énigmatiques (la reconstitution d’un objet vu en rêve, la résurgence d’une agression traumatique…) qui deviennent ici des objets judiciaires ambivalents et réversibles, entre arme du crime et sceptre protecteur.



Images : 1. Alissa Chabchoub (DNSEP Design, 2021), installation de Laisser passer / Point virgule dans le cadre de son travail de diplôme, 2021 / 2. Nicolas Quiriconi (DNA Art, 2018), capture d’écran de Ultima Strinta, 2021 / 3. Élodie Colliard (DNSEP Art, 2021), Cafard n’a homme, 2018 / 4. Côme Ferrasse (DNA Art, 2021), aperçu de l’une de ses Pièces justificatives, 2021.


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