Anonymat et pratiques collectives / Conférence avec le collectif Gufo

le vendredi – 11h
ESAAA – salle de conference


En réponse à l’invitation de l’ESAAA et de l’enseignant-artiste Vir-Andrés Hera, deux fondatrices du collectif Gufo proposeront une conférence à destination des étudiant∙es de l’école. Les spectateur∙trices découvriront les projets de ce collectif artistique, curatorial et éditorial.

Les membres de Gufo aborderont aussi les questions autour de l’anonymat et du travail au sein d’un collectif, de l’anonymat en tant que vecteur multiplicateur des identités et en tant que moteur de fiction, mais aussi de la notion d’auteur et des enchevêtrements liés à la reproduction d’œuvres, du « cut-up » en passant par le plagiat.

Enfin, elles parleront de leur vision des collectifs en France aujourd’hui, du travail d’artiste en dehors du collectif, des risques, des lacunes et de manques que chaque mode de travail apporte.

La conférence sera suivie de quelques rencontres avec des étudiant∙es de l’ESAAA, l’après-midi.


Le collectif Gufo


Gufo place en son centre l’acte nécessaire de manger afin de vivre, créer et fêter. Interrogeant la condition des artistes, de travailleur∙ses du champ de l’art et plus largement du travail, Gufo désire questionner nos moyens d’action et de subsistance individuels et collectifs, nos conditions économiques et contextuelles, nos énergies nécessaires et nos dépenses inhérentes.

Gufo* peut être incarné·e, nommé·e, désigné·e, invoqué·e, mais ne se manifeste jamais sous une forme unique et reconnaissable.
Sensible aux gestes artistiques, Gufo a tendance à s’initier à toutes formes de création, en amateur d’abord mais rarement doté·e·x de beaucoup de patience.
Gufo va chercher ce qui est là avec ses moyens et ses limites. Son savoir vient de ses pratiques de bricole, ne cessant jamais de les perfectionner grâce aux échanges provoqués par les rencontres dans ses apparitions.
L’échange est la condition à son autonomie.
Gufo n’hésitera pas à copier pour apprendre même si ce savoir est maintenu dans une possession inébranlable, quitte à ce que son attitude s’apparente à du vol. Gufo pense que c’est de l’observation que vient le savoir.
Gufo est amateur·e, il en résulte une attitude d’interprète, à ce qui pourrait être qualifié de bon ou mauvais goût, qu’importe. Gufo est ironie mais profondément sincère.
Gufo est un peu atemporel·le, les notions de modernité́ et de nouveauté́ l’affectent peu. Gufo pourrait tant venir d’une époque médiévale, que tout droit sorti d’un imaginaire futuriste. Gufo est un peu sorcière, parfois bouffon farceur.
Gufo se définit par les attentions données et partagées, qui s’adressent à tous·tes.
Gufo agit par un ensemble de stratégies obliques, de systèmes tantôt anonymes, tantôt collectifs. Si Gufo disparait ce sera certainement pour mieux apparaitre ailleurs. Gufo est sentimental·e.


Images : 1 et 2. Vue de l’événement J’ai encore fait ce rêve étrange, Parc des Beaumonts, Montreuil, sur invitation de Paul Lepetit, dimanche 18 Juillet 2021 (crédits photo : Margot Montigny) / 3.  Vue d’exposition MONO, moules de Lisa Mouchet, Lou Jelenski, Opale Mirman, Romain Kloeckner, Gufo, Fræme, La friche Belle de Mai, 24 Juin-14 Août 2022 (crédit photo Fræme Marseille)