ARC Performances : workshop et conférence avec l’artiste Nicolas Cilins

le mardi 10-01-2023 – 14h-19h30
ESAAA – Salle de cours du haut et Salle de conférence

• 14h-17h30 : Workshop avec les étudiant∙es de l’ARC Performance.
• 18h-19h30 : Conférence pour tous∙tes les étudiant∙es de l’ESAAA.

Cette invitation à Nicolas Cilins inscrit le travail de l’Atelier de Recherche et de Création (ARC) Performances dans un rapport à des enjeux politiques et sociaux, en connectant l’activité pédagogique au projet mené par l’artiste auprès d’un groupe de femmes réfugiées à Annecy, dans le cadre d’un partenariat entre Le conseil du Léman, l’association ImagesPassages et Weavers.

Pendant la session de workshop, Nicolas Cilins travaillera avec les étudiant∙es de l’ARC Performances, accompagné∙es de l’enseignant David Zerbib et de l’artiste en exil Élina Kulikova (en résidence à l’ESAAA dans le cadre du programme PAUSE). Les participant∙es seront invité∙es à réfléchir, en acte, aux stratégies d’actions performatives pouvant être déployées avec le groupe de réfugiées concernées, notamment autour de la conception d’un livre de recettes de cuisine, susceptible de fonctionner comme une série d’instructions de performances.

Cette séquence sera suivie en fin d’après-midi d’une conférence de Nicolas Cilins ouverte à tous∙tes les étudiant∙es de l’ESAAA.

Nicolas Cilins – biographie

Nicolas Cilins (né en 1985 à Nice, basé à Genève, Suisse), est un artiste qui travaille dans différents champs des arts visuels, du cinéma et de la performance, diplômé de la Villa Arson en 2007 et, en 2008, de la Haute École d’art et de design de Genève (HEAD) en art/action. Une grande partie du travail de l’artiste est collaboratif. Il engage le plus souvent des personnes et des communautés à participer au processus de création. Qu’il s’agisse de faire appel à des gourous africains, à des prostitués Roms ou à des réfugiés en Europe, le résultat de ces collaborations remet en question, avec ironie, les clichés attachés aux identités concernées, en mettant en lumière la particularité des situations performatives où ces identités se négocient et se recomposent. Son travail traite ainsi des différences culturelles et de questions sociales selon un activisme du déplacement de focus.

Ces deux dernières années, ses investigations sur la conquête spatiale, le capitalisme de plateforme ou l’identité queer l’ont conduit à Saigon au Vietnam (Diva, 2022 ; The Way We Walk, 2020), à Moscou en Russie (Conquête, 2021), à Kourou en Guyane (Les Femmes Fusées, 2020), et à Bourges dans le centre de la France (Karen, 2020). Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques, telles que l’Institut für Film und Videokunst en Allemagne, le Fonds régional d’art contemporain en France, le Kunstmuseum Bern, le Fonds cantonal d’art contemporain et le Fonds municipal d’art contemporain de Genève en Suisse. Nicolas Cilins a été également lauréat des Swiss Art Awards en juin 2018, et lauréat des Geneva Art Awards en septembre 2020. L’artiste a par ailleurs contribué à l’édition française du livre fondateur de W. J. T. Mitchell, What Do Pictures Want ? (Que veulent les images ? Une critique de la culture visuelle, trad. de l’anglais par Maxime Boidy, Nicolas Cilins et Stéphane Roth, Les Presses du réel, 2014).

• Pour en savoir plus : nicolas-cilins.com

L’ARC Performances

À l’ESAAA, les ARC sont des capsules d’enseignements transversaux alliant la théorie à la pratique, communes aux sections art et design. Ces formes pédagogiques permettent l’accompagnement des étudiant∙es vers une autonomisation du travail, mais aussi vers une première approche de la recherche en art et en design telle que pensée à l’ESAAA.

Mené par l’enseignant David Zerbib, l’ARC Performances vise à questionner et à expérimenter les pratiques de performance au croisement du champ des arts visuels et des arts vivants. Ce lieu est créé à travers un partenariat avec Bonlieu Scène nationale, qui permet aux étudiant∙es de rencontrer et travailler avec des artistes programmé∙es durant la saison 2022-2023.

Les artistes invité·es incitent les participant∙es à explorer un aspect particulier des pratiques pouvant être qualifiées de performance, et qui ont à voir avec une certaine manière d’être présent∙e, d’engager le corps, de produire une scène, d’activer une situation, de faire circuler l’attention et la relation, de brouiller les frontières, de produire des transformations, de travailler l’expressivité ou la dimension mécanique d’un geste, de mettre en jeu l’identité et le sens par un acte de langage situé et incarné.