Effondrement des Alpes : Louise Deltrieux en résidence d’artiste à l’ESAAA

du mardi au mercredi
ESAAA, 52 bis rue des Marquisats, 74000 Annecy



Dans le cadre de l’appel à résidence du réseau Altitudes – Art contemporain en territoire Alpin, l’ESAAA (en tant que membre du réseau) accueille l’artiste Louise Deltrieux pour une résidence de recherche et de création d’un mois, intégrée au projet de recherche et de création « Effondrement des Alpes ». 

Depuis 2016, Louise Deltrieux a engagé un travail d’investigation artistique portant sur les théories d’effondrement de la civilisation industrielle, et en particulier la collapsologie et ses communautés. Cette démarche s’appuie sur une pratique artistique qui trouve son origine dans une attention à l’environnement et au vivant.

« Qu’advient-il du cinéma en cas d’effondrement ? » – c’est la problématique à laquelle Louise Deltrieux essayera de trouver une réponse poétique pendant sa résidence à l’ESAAA. Pour cela elle expérimentera et explorera des techniques de capture d’images « post-effondrement », notamment l’anthotype qui permet de créer une image à l’aide d’un matériau photosensible provenant d’émulsion de plantes.


Louise Deltrieux – Biographie


Née en 1986, elle vit et travaille à Paris.

La pratique de Louise Deltrieux trouve son origine dans une attention à l’environnement et au vivant : le rapport que nous entretenons aux autres animaux, aux paysages, aux écosystèmes. Explorant des champs tels que l’écologie, le comportement animal, la psychologie, l’anthropologie, la politique, ou encore la sociologie, elle déploie un travail protéiforme, ne s’interdisant l’emploi d’aucun médium pour développer son propos: vidéo, film, sculpture, installation, broderie, tricot, performance…

La vidéo tient cependant une place centrale dans son travail, que ce soit à travers des longs et moyens métrages documentaires, des fictions, ou bien des formats courts humoristiques dans lesquels elle se met en scène.

Lors de ses études aux Beaux-Arts de Paris, elle commence par décortiquer l’habitus de l’homme moderne, essayant de comprendre les usages sociaux occidentaux concernant le couple traditionnel et l’habitat pavillonnaire. En 2010 elle reçoit une bourse d’études (Collin-Lefranc) pour étudier un semestre à Los Angeles, où elle clôt ce cycle de travail.

Elle commence alors à se pencher sur l’étude du comportement des animaux, ainsi que sur nos rapports avec ces derniers. En 2012 elle intègre le programme d’Artiste intervenant en milieu scolaire de l’ENSBA, et elle passe une année en résidence dans une école élémentaire de Saint Ouen, où elle développe un projet mêlant art et ornithologie avec les élèves. En 2014, elle réalise son premier film documentaire autoproduit, EUX, un recueil d’entretiens avec des chercheurs en primatologie qui évoquent, entre autres sujets, la frontière humain/animal.

Entre janvier et avril 2015, lors d’une résidence sur une île isolée de la côte ouest canadienne, puis en voyage dans l’Oregon (États-Unis), elle réalise différents films s’attachant davantage à des communautés humaines ou hybrides: adolescents en errance dans une forêt post-apocalyptique (Summer Already), éleveur de loups et sa meute (Wolfman), activistes environnementaux (No Tree Will Fall). L’importance du voyage et de la rencontre devient alors une évidence pour l’évolution de son travail.

Elle travaille actuellement au montage d’un documentaire sur des familles rencontrées sur différentes îles canadiennes, qui ont décidé de vivre offgrid: en autonomie énergétique et en harmonie avec la nature (Welcome Home).

En mars 2017, elle est invitée en résidence au Lieu d’Art Contemporain de la Réunion, où elle réalise une installation vidéo donnant la parole à l’île (Je suis une île).

Depuis mai 2016, elle a engagé un travail de recherche dans le cadre du programme « Document et Art contemporain » de l’EESI, portant sur les théories d’effondrement de la civilisation industrielle, et les communautés néo-survivalistes qui s’y préparent. D’abord pensé comme un film documentaire, son projet évolue désormais vers un archipel de pratiques: films de fiction, performances, collaborations expérimentales…


Images : captures d’écran d’un film d’animation de Louise Deltrieux


Cette résidence est initiée et soutenue par le réseau Altitudes – Art contemporain en territoire Alpin.

Le volet « Les Ambassadrices » du projet EdA prend en charge la production artistique et la diffusion des œuvres issues d’« Effondrement des Alpes ». À ce titre, il bénéficie d’un financement de la part de la Fondation Daniel & Nina Carasso.

Le volet recherche du projet « Effondrement des Alpes » est soutenu par le programme européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020 et a bénéficié à ce titre d’une subvention européenne (Fonds européen de développement régional) et fédérale couvrant 65% du coût total du projet de 1,1 M €.


Avec le soutien de :

Effondrement des Alpes : Louise Deltrieux en résidence d’artiste à l’ESAAA